Une scénographie vivante pour le Centre de l’Imaginaire Arthurien
Le Centre de l’Imaginaire Arthurien a confié à la compagnie Coppelius une mission unique : donner vie à l’univers de la série jeunesse « Les Mémoires de la Forêt« de Mikaël Brun-Arnaud, illustrée par Sanoe et publiée à L’école des loisirs. L’objectif était de concevoir une installation animée et autonome, capable de plonger les visiteurs au cœur de l’imaginaire du livre, au-delà d’une simple exposition.
Le projet a pris la forme d’un diorama animé, entièrement réalisé à la main, qui recrée l’intimité de la librairie d’Archibald Renard, le personnage principal. Nichée au creux d’un arbre, la scène présente un fauteuil, une cheminée et une bibliothèque regorgeant de livres miniatures. Au centre, une marionnette du renard s’anime de manière autonome, créant l’illusion qu’il est sur le point de lire ou de s’assoupir.
Cette scénographie est une véritable performance en soi. Loin d’être un simple décor, elle est conçue comme un spectacle en boucle, dont les mouvements et le rythme sont orchestrés par des systèmes électroniques enrichi de variables. Elle incarne la volonté de rendre l’imaginaire palpable et offre aux visiteurs une expérience sensorielle et contemplative qui nourrit leur propre monde intérieur.
Regard du créateur : De l’illustration au mouvement
Dans cette section, Grégory Foucher, le concepteur de cette création, partage les coulisses de son processus.
L’idée de transformer une illustration en une scène réelle et vivante est venue naturellement. Le créateur a été immédiatement inspiré par un espace particulier au sein de l’exposition, une petite niche qui semblait attendre d’être transformée en une alcôve douillette dans un arbre. Pour garantir une fidélité maximale à l’œuvre originale, il a collaboré directement avec l’auteur, Mikaël Brun-Arnaud, et l’illustratrice, Sanoe. 
La réalisation a nécessité de recréer tous les éléments du décor à l’échelle : le fauteuil, les murs texturés, la cheminée, le grand arbre factice pour l’illusion, et même la bibliothèque de livres miniatures. Le défi le plus important a été la marionnette du renard. La volonté n’était pas de créer un simple automate, mais une figure animée qui respire le vivant.
Le concepteur explique que c’est là que le travail du marionnettiste prend tout son sens. L’animation, générée par des servomoteurs et un système Arduino, a été programmée avec une attention particulière aux détails. Loin de produire des mouvements mécaniques et parfaits, l’objectif était d’insuffler un réalisme fait de petites imperfections et de moments aléatoires : un clignement d’œil, un soupir, une inclinaison de tête. Le public est invité à se laisser emporter par l’illusion.
Cette installation est une injection d’imaginaire, un point de contact direct avec le monde du livre. En faisant ce choix de l’animatronique, les visiteurs ont la sensation de véritablement entrer dans l’intimité du renard et dans ce monde où les animaux vivent, parlent et ressentent.
Mickaël Brun-Arnaud & Sanoe – Les souvenirs de Ferdinand Taupe
Cette vidéo est une présentation de l’ouvrage par l’auteur et l’illustratrice, offrant un aperçu de l’univers que votre installation a contribué à recréer.
Photo de la couverture : Gael Morvan